Thomas Tilly — Script geometry
Tilly's
work often confounds me. Sometimes it's ultra bare bones, recordings of
water insects, for example. Others, like much of this, it involves
massively dense constructions made from, apparently, numerous
recordings and who knows how much processing. I have to kind of
consciously not think of the "hows" of its structure and more simply
experience the sounds as though I've somehow been dropped into a space
where such noises occur as heard.
This is a double LP (with a CD containing source material). The
recordings were made in French Guinea in 2013, Tilly describing his
method as "approaching the forest as if it were a city", aware of the
subjective connection the modern mind makes between faunal sounds and
electronics, appropriating the former as such and weaving a
construction much as he might do with synth patches. Side A moves from
a roaring mass produced by overlapping several days worth of recording
from the same site--very impressive and immersive--to a quiet, actively
clicking soundscape, feeling very much like nighttime, a lovely
counterweight to the first track. Side B continues in this quiet vein,
again with a late evening feel. Pieces like these, while perfectly
listenable, I find hard to concentrate on as anything other than
"simple" recordings, albeit with the odd noticeable enhancement or
crescendo for a given sound within the mix. I can imagine being int he
environment, sitting, and hearing the same thing, or my mental
variations on that sameness, which isn't meant as a criticism, just an
observation, but something that arises while listening which, somehow,
seems out of place. The second piece on this side moves from that
initial simplicity to an increasingly complex matrix--the lines and
circles of the cover image come to mind. Side C continues in this
general vein, open and quiet, especially the second piece, one of those
that involved substantial construction.
The
final side's opening "La grotte, parfum" is especially lovely, two
tracks form the same location, with incredible fluttery chirps against
a misty background that, though fainter, is wealthy with all manner of
details--my favorite piece here, really remarkable. We hear, briefly, a
turtle breathing, admittedly surprised at the audibility of this
phenomenon, then a bizarre insect colony, whose noises occur in
irregular patterns, very harsh and buzzing, cut off with surprising
sharpness on each iteration.
The disc offers an hour of unprocessed source recordings. It's very
steady-state in a way, the same sets of sounds cycling throughout,
notably a loudly (and beautifully) whistling bird over a rumbling
substrate with middle ground hoots, whistles, chirrups, etc. between.
Very comforting and lulling, I find, really nice.
Overall, I think this is my favorite offering from Tilly thus far and a
fine example of what's possible in this field. Release
available at : Bandcamp
Just outside
Thomas Tilly arrives on
Aposiopèse with a double vinyl lp and a CD containing source material.
The work “approaches the forest as if were a city, a construct, an
ensemble of strata and vertical heights where signals answer, contrast
and ignore each other”. Field recordings and (digitally-built) sounds
that evoke contemporary settings are prominent in Script Geometry.
There is a dense mimicry of the natural by the synthetic and all is
underpinned by an experimental drive that guides the listening through
determined and highly iterated timbral structures, creating a challenge
to the ear that can only exist through the activation of a
well-oriented and hypnotic site-specific perception. Tropical forests
provide sounds that feel instinctively like rarefied electronics, where
the geometric precisely defines the essential sparseness of natural
environments. The layered textures and frequencies have been
reorganized into patches that have been collected and arranged.
The essence of the project
lies in the same dissection of the sound spectrum, a commitment that is
pursued – however – with the listener in mind. The flow of sensitive
and not-unduly-penitential experiences is kept interesting by
concatenations that participate in different structural models and
analogies. Tilly uses the recordings as a vibrational alphabet that is
lively and innocent, conscious that microphones can be compositional
tools in themselves.
This work is complete and very
effective, impressive and immersive, full of hissing and subtle
harmonic variations that remain meaningful and pleasant in their simple
elegance
Neural
Rewired 3 July 2014.
Bi-weekly Thursday evening slot on London's NTS Radio, this installment
hosted by Katie Gibbons and Shane Woolman. Featuring tracks by Julia
Holter, Shabazz Palaces, Dillinger, Houz Man, Fracture and many more.
Wire Podcast : thewire.co.uk/audio/on-air/rewired3-july-2014
Thomas Tilly – Script Geometry
(Aposiopèse)
Thomas Tilly is een artiest die werkt met veldopnames. Na al
eerder de CD Cables & Signs (Ten Underwater Field-Recordings)
(Fissür, 2010) te hebben gehoord was ik wel erg benieuwd naar deze
dubbel LP + CD. En het wachten tot dat deze hier belande was zeker de
moeite waard want dit is toch wel een hele bijzondere zit. Tilly werkt
op deze plaat met geluiden opgenomen in de oerwouden van Frans Guinea,
welke hij soms onbewerkt dan weer totaal bewerkt laat horen. De
geluiden van vogels, insecten en wat passeren de revue, soms geheel uit
verband getrokken, daarna weer helemaal puur. Op de twee platen horen
we bewerkte selecties terug en op de CD vinden we referentie materiaal
om een beeld te geven hoe het oerwoud puur klinkt.
Het resultaat is geen eenvoudige zit, maar als je even doorbijt en de
bijna 2 1/2 uur aan geluiden op je laat in werken waan je jezelf op den
duur ook gewoon echt in dat oerwoud. Erg spannend en mooi.<
Subjectiven
Il est fréquent, et même
inévitable, que les créations humaines, et jusqu’à leurs plus complexes
organisations, soient comparées à ce que l’on trouve de plus analogue
dans la nature par similitude scientifique ou par métaphore poétique ;
on dira d’une entreprise qu’elle est une fourmilière, d’une maison
qu’elle est un antre. Mais le retour de cette expérience est bien plus
rare. C’est ce qu’a souhaité faire Thomas Tilly (Tô) dans ce travail
spécifique autour de la forêt. Un tel ensemble naturel, ou considéré
comme tel, aussi transformé par la gestion de l’homme qu’il soit
devenu, représente aux yeux de tous une matrice, cet entrelacs
mystérieux d’où est sorti l’ancêtre préhistorique et où retourne le «
rebelle » lorsqu’il a « recours aux forêts ».
Thomas Tilly, à rebours de cette conception romantique de la forêt, met
en œuvre le retour d’analogie suivant : « Envisager la forêt comme une
ville, une construction, un ensemble fait de strates et de verticalités
où des signaux se répondent, s’opposent et s’ignorent. Des variations
s’opèrent, des pleins et des vides se créent en fonction du temps, des
heures de pointe et des heures creuses. Cette densité dont les langages
nous échappent met l’oreille à l’épreuve et laisse apparaître de temps
à autre des analogies avec un environnement sonore moderne. » Après
tout, habitués que nous sommes à nos environnements modernes, il n’y a
rien d’étonnant à entamer cette démarche qui, il y a cent ans encore,
aurait – abstraction faite de la quasi-impossibilité technique – semblé
paradoxale. Ainsi Thomas Tilly a élaboré le concept de Script Geometry
autour d’analogies contre-nature. Il explique lui-même dans le livret
qu’il existe quelque chose dans la forêt tropicale qui « sonne et joue
comme l’électronique », quelque chose « caractérisant une ère bien
postérieure à celle de la naissance des biotopes ».
Ainsi fécondée par le regard en miroir de l’homme moderne, la forêt
(celle des Nouragues en Amazonie guyanaise) livre ses secrets au
musicien expérimental, habitué à la prise de son, le field recording,
et à sa manipulation plus ou moins complexe (aucun traitement
électronique des sources précise-t-il). Jamais, ou presque, le travail
de Thomas Tilly, y compris sur les passages durant lesquels le field
recording est proposé intouché, sa musique ne se laisse longtemps
comparer à celle d’autres figures du travail sur la luxuriance
tropicale ou équatoriale comme Francisco López, Artificial Memory Trace
ou Yannick Dauby. Cela tient-il à ce curieux projet de mettre en avant
la ressemblance de la forêt avec le milieu urbain ? Toujours est-il que
Thomas Tilly ne cède pas à la tentation de l’abondance. Même les pièces
les plus denses demeurent assez aqueuses dans leur stratification pour
que le fluide l’emporte sur le choc minéral. Les constructions
nocturnes évoquent immanquablement la perte de profondeur que l’on
éprouve en de tels moments. La discrétion des appels animaux,
amphibiens et oiseaux, leur doux écho calfeutré, se font plus
enveloppants que mouvants, à une distance que l’on ne sait évaluer. De
la sorte, ces morceaux font voyager plus loin que la seule qualité du
son, transcendantale, le permettrait, et présentent de sobres mises en
scènes du fourmillement timide. Les sources, présentées avec ou sans
montage, parfois mises en œuvre dans une composition, sont bien de la
forêt, mais leur langage exprime une complexité où l’organique se mêle
au cliquetis, appelant incontestablement l’image de la ville
revendiquée par le musicien.
Certaines plages sont rêches,
dénonçant peut-être la colère des insectes, d’autres élaborent un
bourdonnement anticipant le fredonnement romantique.
Toutes ont ce curieux pouvoir,
je ne sais si Thomas Tilly m’approuverait, de faire naître des images
de palpes aux rutilances métalliques, aux souffles enveloppants, outils
d’une possession tout aussi impérieuse que celle de la ville, et pas
plus apaisante.
Feardrop
Improv-sphere : Avec Thomas
Tilly, c'est encore une toute autre manière de travailler la matière
environnementale, comme le montre un de ses derniers disques en solo,
le superbe Script Geometry, un double LP plus un CD publiés par le
label Aposiopèse. De la prise de son au montage, cet artiste nantais
considère tout le processus de création comme un acte musical. Il ne
s'agit d'enregistrer le premier environnement donné et de se dire qu'on
pourra bien en faire quelque chose à un moment. C'est ce que laissent
ressentir ces enregistrements réalisés en Guyane française en tout cas.
Pour Thomas Tilly, l'environnement sonore semble bien être une sorte de
matériau sonore, quelque de pas encore musical, mais déjà modelé d'une
certaine manière, et qui ne redemande donc pas forcément un travail
d'arrangement et de déformation comme dans la musique concrète.
Le matériau sonore que forment le monde et l'environnement sont des
données qui ont déjà leur propre forme. Cela ne veut pas dire qu'il ne
demande pas être travaillé, cela laisse seulement penser que le monde
possède sa propre beauté, sa propre musicalité, mais qu'il reste encore
à la découvrir et la mettre en forme pour la mettre en valeur. Si
Thomas Tilly ne travaille que très peu ses prises de son, il n'utilise
aucun effet électronique et équalise seulement ses enregistrements, en
leur appliquant au maximum un léger filtre des fréquences basses en
plus, le travail effectué est tout de même considérable. Pour ce
disque, Thomas Tilly a passé un mois a enregistré une zone de
biodiversité en forêt tropicale guyanaise. Un mois, jour et nuit, à
accumuler des prises de sons classiques, mais également des prises de
sons ultrasoniques pour mieux capturer la présence des communications
animales notamment. Le travail d'enregistrement est déjà monumental,
comme le laisse penser le CD présent dans cet album. Il s'agit ici
d'une seule pièce d'une heure qui "documente" l'environnement sonore
guyanais sur une longue durée. Un long enregistrement beau pour son
exotisme peut-être, mais surtout pour sa simplicité et son minimalisme.
Sur les deux vinyles par contre, il s'agit de pièces plus courtes,
entre 1 et 15 minutes, des pièces parfois mixées et éditées, parfois de
simples phonographies, ou une superposition de phonographies sans
édition. A vrai dire, c'est assez difficile de distinguer ce qui est
mixé de ce qui ne l'est pas, puisque le travail de composition semble
s'accomplir dès la prise de son, à travers le choix de micros, la
situation géographique, l'orientation, etc. En tout cas, avec cette
matière plutôt brute, Thomas Tilly a su composer neuf pièces avec des
couleurs propres, une ambiance spécifique, une atmosphère singulière,
etc. Il est parvenu a véritablement composer de la musique avec le
bruit du monde, à créer une architecture sonore magnifique pour ses
textures, pour ses constructions, pour ses dynamiques. Et il y est
parvenu car il manipule les micros comme un instrumentiste, dans une
attitude et une posture proprement musicales, et car il sait choisir et
manipuler ces prises de sons comme un compositeur.
Ce n'est pas que du bruit, ce n'est pas que du field-recording, c'est
de la musique, et de la bonne musique.
Improv Sphere
με τη δουλειά του Thomas Tilly
δεν είχα ασχοληθεί ιδιαίτερα. ίσως γιατί πριν απο μερικά χρόνια ένα απο
τα cdr του στην εταιρεία του fissur δε με είχαν τραβήξει ιδιαίτερα παρά
τα εγκωμιαστικά λόγια που είχε λάβει και τον άφησα εκεί.
το script geometry με τράβηξε όχι τόσο πολύ άμεσα ως αναφορά και
περιγραφή δίσκου αλλά ως συνήθως λόγω των σχολίων του jerome στη
metamkine. λιγες οι φορές που τα τελευταία 20 χρόνια με έχει
απογοητεύσει ο jerome σε κριτική κι αυτό πιο πολύ σε free rock φόρμες
παρά σε άλλα μονοπάτια.
τι έχουμε εδώ λοιπόν… μια ‘επίσκεψη’ στη γαλλική γουϊνέα το μάρτη του
‘13 και διαμονή του στο τροπικό δάσος, επιστημονικούς σταθμούς, κ.α.
για ένα μήνα για παρατήρηση, ηχογράφηση. το αποτέλεσμα είναι μια
ηχητικά αναπαράσταση των σημάτων διαφόρων εντόμων και ζώων του δάσους
και διαφόρων άλλων ήχων και φαινομένων.
για μια καλύτερη κατανόηση του έργου κάποιος μπορεί να επισκεφθεί την
αντίστοιχη σελίδα που έχει στήσει ο thomas script geometry.
όπως ο thomas αντιλαμβάνεται αυτά τα φυσικά φαινόμενα και ήχους των
εντόμων ως ηλεκτρονικούς ήχους και μας τους παρουσιάζει σχεδόν
αυτούσιους εδώ έτσι κι ο ακροατής ώρες ώρες έχει την αίσθηση ότι ακούει
ηλεκτροακουστικό ή ηλεκτρονικό δίσκο παρά μια καταγραφή field
recordings. χωρισμένο σε 5 μέρη ή πλευρές. οι 4 των 2 δίσκων και το
πέμπτο ένα σχεδόν ωριαίο cd που είναι καταγραφή μιας νύχτας με
διάφορους ήχους να κυματίζουν μέσα του. ίσως το πιο κοντινό σε field
recording λογική θα έλεγα εγώ.
η αλήθεια με τα field recordings τα τελευταία χρόνια είναι ότι
κοντεύουν να γίνουν τροχοπέδη ή σε κάποιες περιπτώσεις η εύκοιλη λύση.
βολεύει και η εποχή θα πεί κανείς. υπάρχει όμως κόσμος που και δουλεύει
χωρίς πολλά πολλά και εμφανίζει έργο του όταν νομίζει ότι πρέπει να το
εμφανίσει. απο το λίγο που έχω ασχοληθεί μαζί του ο thomas tilly μου
έχει δώσει την εντύπωση ότι ανήκει στη δεύτερη κατηγορία κι ας μη με
τραβάει όλο το έργο του. το script geometry όμως το θεωρώ ως ένα απο
τους πιο ωραίους δίσκους της χρονιάς. ήχους που πρέπει να αναζητήσει
κάποιος.
Tileskpio
Field
Recordings always present some difficult questions. Is it music,
composition, or just ‘captured sounds’? Yet sometimes these questions
are not relevant, because the result can be enjoyed as if it were
composed soundscapes. Chris Watson has some fine releases proving that.
But this Thomas Tillyproject is another fine example!
These sounds are recorded at the heart of the tropical rainforest in
French Guiana, and presented without any electronic treatment (apart
from an occasional low-cut filter and sometimes some mixing and
editing).
Of course there are the inevitable familiar cricket sounds, but are
also a lot of strange sounding creatures, that at times sound like they
were electronically created.
“There exists something in a tropical forest that sounds like and plays
within the realms of electronics, music and electronics noise;
something characteristic of an era long before the birth of biotopes
that form this forest and create this sound.”
It’s a massive 2.5 hour project: the (beautifully designed!) physical
edition contains 2 vinyl LP’s and one CD (the CD containing a one hour
‘reference recording’). Mastering was done by James Plotkin, which is
worth mentioning since his mastering skills definitely enhance the
impact of these sounds. Sounds that seem to come from a different world
– but don’t.
Ambient blog
Aposiopèse a publié un gros
projet du phonographiste Thomas Tilly, qui a passé un mois à faire des
enregistrements en Amazonie guyanaise. Script Geometry prend la forme
d’un vinyle double accompagné d’un CD (j’ai eu droit à des transferts
sur CDr accompagnés d’un livret complet). Sur les vinyles: une
sélection d’enregistrements ordinaires et ultrasoniques présentés
parfois à l’état brut, parfois sous forme de compositions, le tout bien
identifié. Les prises de son sont splendides, les univers présentés
complexes et fascinants. Je préfère les deux morceaux composés,
particulièrement “Crossroads, phasing”, où Tilly bâtit une masse très
vivante à partir de ses trésors sonores. Et dans “La grotte parfum” on
a droit à un combiné prise ordinaire et prise ultrasonique qui restitue
le spectre complet de la vie qui bat. Le CD, lui, propose une prise de
son nocturne d’un heure à l’état brut qui sert de point de référence
pour l’environnement qu’a sillonné Tilly pendant un mois. Un travail
très solide. À l’écoute de ce matériel, pas sûr que je m’aventurerais
seul dans la forêt amazonienne à la nuit tombée.
Aposiopèse has released a large-scale project by phonographer Thomas
Tilly, who spend a whole month making recordings in the Amazonian
forest in French Guyana. Script Geometry is a double LP accompanied by
a CD (I received CDr transferts with a full booklet). On the LPs: a
selection of straight and ultrasound recordings, some of them raw,
others composed (mixed and edited), all of them clearly identified. The
recordings themselves are gorgeous, presenting complex and fascinating
soundworlds. I prefer the composed pieces, especially “Crossroads,
phasing,” where Tilly builds a vivid mass of life out of his sonic
treasures. And in “La grotte parfum”, we are treated to combined
straight and ultrasound recordings made simultaneously to convey the
full spectrum of life in action at that location. The CD features a
single one-hour raw sound capture presented as a reference document, an
example of the environment Tilly worked in for a month. This is some
very strong work. Listening to all of this material, I’m not sure I
would venture alone into the Amazon forest at night.
M. Délire
o
|
<
PRESS
The
sound projector : Script Geometry (Aposiopèse 09) is a generous
collection of field recordings made by Thomas Tilly, notable for his
impressive recordings of water beetles in a castle moat in France in
2009 on Cables & Signs. For this release he did it in French Guiana
in the middle of a tropical rain forest, focussing mainly on animal
communications – birds, insects, and frogs. But he was also after
something less obvious with his powerful microphones, namely “the
inaudible that exists in the ultrasonic spectrum”. Accordingly, much of
the sound art on this set is dense, intensive studies of continuous
low-level sounds, which occasionally break out into alarming, almost
alien sounds – clacks, creak, twitters and barks – the eerie language
of the animal and insect and avian kingdoms, plotting our downfall as
they confer in their secret conspiracies using strange tongues.
Tilly also considers that there is a meaningful bond between nature
recordings and electronic music, something he is keen to exploit and
explore; it may even go beyond a superficial sonic resemblance. Matter
of fact the water beetles on that previous recordings were often
mistaken by many listeners for programmed and manipulated digital
sounds. It may be our fault. Due to our modern-day conditioning, it
seems we urban types can’t help mishearing natural sounds as doorbells,
mobile phones, computers or other technology-based objects that we’re
more familiar with. What begins as an analogy for Tilly is gradually
turning into a methodology, as he describes “taking these sounds out of
their context and rearranging them as we would patch cables on a
synthesizer.”
Script Geometry isn’t all done that way, though; it in fact contains a
very varied mix of untreated field recordings – identified by the
creator under the broad term “phonography” – and compositions, where
editing and mixing (and sometimes filtering) was allowed. Presumably it
is on the compositions, for example the long pieces ‘Crossroads,
phasing’ and ‘Crossroads, nodes’, where Tilly is applying his “patch
cables on a synthesizer” approach. For the former type, there is a
concern with purity and unadulterated content, and he stresses that “no
electronic treatment has been added to these recordings other than a
low cut filter and a light EQ mix”. In short if you want to hear
wildlife performing in ways that are almost indistinguishable from
synthesised electronic music, then this is the record for you.
Also noteworthy is Mélanie Bourgoin‘s artwork. It’s possible to read
the image as a stylised bird’s head, dipping its beak into a stylised
stream. But the shapes also resemble reels of magnetic tape, and the
concentric circles recall the grooves of a vinyl record. She probably
used computer-assisted drawing to achieve this high degree of geometric
precision, but I would say it’s rare that we get a cover image that’s
in such direct sympathy with the album, interpreting and iluminating it
appropriately. / Arrived 28 April 2014; available as a double-LP+CD set.
The sound projector
Cage’s
inclusion of natural sounds as musical entities finds a resonance in
Script Geometry, the striking new double album from French sound artist
Thomas Tilly, out now on the Aposiopèse label. Tilly’s starting point
is a collection of field recordings made over the course of a month
spent in the tropical rainforest of French Guiana. He describes how he
“listened to and captured the sound environment with an emphasis on
animal communications, those which are perceptible to the human ear,
but also the inaudible that exist in the ultrasonic spectrum”. These
recordings are presented in two ways, the first of which is overtly
hands-off, Tilly allowing them to speak for themselves in a raw state,
without editing or mixing. But far more impressive are the several
pieces Tilly composes using these recordings, mixing & layering
them into awesome vistas of sound. Sometimes (as in the opening track,
‘At night, mass’) this appears at first hearing to result in cacophony,
but gradually one realises there’s a huge sense of perspective,
enabling listening at different ‘depths’, so to speak. Another
composition, ‘Crossroads, phasing’, challenges the instinct (for both
recordist & listener) to move on from a seemingly unchanging sound,
but persistence is rewarded, as the soundworld is constantly in flux;
furthermore, this track powerfully conveys the heat of Tilly’s
environment, practically conjuring up humidity. An engrossing album,
it’s crowned with a one-hour untouched ‘reference recording’ that opens
a large-scale window on the epic panorama of the rainforest. Aposiopèse
have spared nothing in presentation: Script Geometry is available as a
sumptuous double-vinyl set (cut by none other than Rashad Becker) with
the reference recording on an accompanying CD; for the
turntabley-challenged, there’s a lossless digital edition also
availableCage’s inclusion of natural sounds as musical entities finds a
resonance in Script Geometry, the striking new double album from French
sound artist Thomas Tilly, out now on the Aposiopèse label. Tilly’s
starting point is a collection of field recordings made over the course
of a month spent in the tropical rainforest of French Guiana. He
describes how he “listened to and captured the sound environment with
an emphasis on animal communications, those which are perceptible to
the human ear, but also the inaudible that exist in the ultrasonic
spectrum”. These recordings are presented in two ways, the first of
which is overtly hands-off, Tilly allowing them to speak for themselves
in a raw state, without editing or mixing. But far more impressive are
the several pieces Tilly composes using these recordings, mixing &
layering them into awesome vistas of sound. Sometimes (as in the
opening track, ‘At night, mass’) this appears at first hearing to
result in cacophony, but gradually one realises there’s a huge sense of
perspective, enabling listening at different ‘depths’, so to speak.
Another composition, ‘Crossroads, phasing’, challenges the instinct
(for both recordist & listener) to move on from a seemingly
unchanging sound, but persistence is rewarded, as the soundworld is
constantly in flux ; furthermore, this track powerfully conveys the
heat of Tilly’s environment, practically conjuring up humidity. An
engrossing album, it’s crowned with a one-hour untouched ‘reference
recording’ that opens a large-scale window on the epic panorama of the
rainforest. Aposiopèse have spared nothing in presentation: Script
Geometry is available as a sumptuous double-vinyl set (cut by none
other than Rashad Becker) with the reference recording on an
accompanying CD ; for the turntabley-challenged, there’s a lossless
digital edition also available.
5 against 4
Script
geometry : "is quite a massive packaging from field recordist Thomas
Tilly. A double LP and a CDR of the source material. For this work he
went to the Nourages scientific research station in French Guiana, in
the middle of the rain forest. For thirty days he recorded sounds with
an emphasis on animal communications, some of these using ultra sonic
translators. 'No electronic treatment has been added to these
recordings other than a low cut filter and a light EQ mix' it says on
the cover and we have to believe that, sometimes hard as it is. However
some of the recordings are overlaying each other so a more dense
pattern arises, and the chirping of insects that is already a bit
electronically sounding are emphasized, such as in the opening piece,
'At Night, Mass'. The pieces on this record shift back and forth
between untreated - as 'no mixing, no editing' - and 'composition,
classic and ultrasonic recordings. Mixing and editing', and especially
those pieces, say 'Crossroad, nodes' have a highly electronic feel to
them. A very minimal piece of electronic music, almost like a modular
synthesizer piece, but maybe a bit less organised, following the more
chaotic patterns of the nature sounds. I thought this was a great
record. Very much originating in the world of field recordings, but
then, the result, from an entirely different kind of planet.
'Unidentified Insects Colony' is almost like The Haters ripping paper
and doesn't sound like an unidentifiedd insects colony at all. A truly
fascinating work of which the hour long CDR is a nice bonus. Maybe
something for the die-hards I guess, but it makes the package all the
more complete..." (FdW).
Vital Weekly
Script
Geometry gets into the environment’s heart. By generously offering the
manipulations of field recordings alongside the original reference
material the listener can compare the digital with the real.
Fortunately Thomas Tilly appears to have a good ear for this sort of
thing. Careful editing helps to improve upon the rich tapestry of sound
that Thomas Tilly has managed to create. “At night, mass” messes
with the conception of a quiet evening. Insect noise is gradually
brought to a din towards the end with various light effects thrown in
to disorientate the listener. “Hyla, nana” goes for a much more minimal
approach with a sound so clean it could be purely digital. On
“Crossroads, phasing” Thomas Tilly once again enjoys having enough
space to successfully edit pieces to show off their small origins made
gigantic. Digital and real rub against each other on the infinitely
bizarre “Castaneotica”. Particularly fine editing work is employed on
the tactile “Crossroads, nodes”. With the piece Thomas Tilly is able to
display a variety of techniques intended to completely obscure the
origins at times, especially in the active midsection. Hecker’s
influence can be felt in the clicking sounds found on “Epipedobates
hahneli” which nicely mixes with the environmental mix.
Towards the end of the collection the sounds get infinitely smaller.
“La grotte, parfum” scurries about the sonic field. Insects stumble
around on “Unidentified insects’ colony” where the sound gets quite
harsh. Finally the whole piece ends with an expansive view of the
environment. Everything comes together on the vast space that is
"Script geometry".
Beachsloth
Le Script Geometry de
Thomas Tilly est la résultante d'un projet au long cours mené
conjointement avec le Confort Moderne, Jazz à Poitiers et le Lieu
Multiple. Une synthèse de cette boucle commencée en 2013 après des
premiers contacts avec le CNRS amazonien des Nouragues (Guyane), pour
un projet d'allers et retours entre enregistrements in situ en
résidence pour restitution. Un vrai projet, un vrai travail, travail
sur soi aussi : détermination, engagement total, pour une musique
totale. "Envisager la forêt comme une ville" : tout est mis en oeuvre
dans le processus d'enregistrement pour mener à bien ce postulat.
J'aime ce questionnement du "pourquoi je vais enregistrer aujourd'hui,
et dans quel but ?". Thomas répond à ces questions de fort belle
manière. Les prises de sons sont retravaillées minutieusement. Juste ce
qu'il faut pour appuyer le fait qu'un environnement tel que l'Amazonie,
aussi hostile qu'il soit pour nous occidentaux, est aussi musicalité.
Quand je vous parlais d'engagement total. Une musicalité faite de
signaux ouverts, de sensations d'apaisement verticaux, de nuits moites,
de bulles acoustiques proches de la bioacoustique - ce que défend
justement très bien Thomas Tilly. Un objet magnifique, double LP et CD,
des prises brutes(un peu dures à écouter parfois sur la longueur, ce
qui renforce et justifie son travail de faibles traitements dans la
finesse), qui formule parfaitement bien l'aboutissement de son approche
du matériau.
Revue et corrigée
Sur Script Geometry,
Tilly agence cette fois des enregistrements réalisés en Amazonie
guyanaise – la forêt y grouille en effet d’animaux aptes au dialogue.
Si l’on soupçonne quelques particules de synthèse dans l’atmosphère en
balancement que Tilly donne à entendre tel quel ou édite avec
savoir-faire, la faune y chante (fière ou en toute discrétion) bel et
bien, toujours.
Guillaume Belhomme
Le son du Grisli
Les habitués de
Metamkine connaissent le travail de Thomas Tilly, sous son nom ou sous
celui de Tô. Adepte d’une part de l’improvisation bruitiste avec
micros, haut-parleurs et surfaces amplifiées au sein de L’échelle de
Mohs, il travaille seul avec le microphone et ses oreilles plongé dans
un environnement sonore et sa confrontation avec l’espace. Son travail
emprunte autant à la recherche musicale expérimentale que scientifique.
Durant le mois de Mars 2013, Thomas Tilly est parti travailler sur les
stations du CNRS au Nouragues, une réserve naturelle de forêt primaire
située au cœur de la Guyane. Une rencontre avec une nature sauvage,
parfois hostile, et toujours vivante ! Et évidemment une activité
sonore hallucinante. Dans ce projet, Thomas Tilly tente d’aborder ‘ces
environnements sonores naturels comme des ensembles connectés,
complexes, dans lesquels l’oreille humaine trouvera une analogie
étonnante avec la musique électronique. Script geometry propose une
écoute sensible et engagée de phénomènes sonores inattendus, affirmant
la subjectivité de la pratique du microphone comme le véhicule d’une
forme de musique expérimentale’. Tout simplement excellent !
Metamkine
Thomas Tilly is a French
sound artist who is based in Nantes working in the field of concrète
music, phonography and field recordings. Since 2001 he has released 10
albums on independent labels like Fissür, Circum-Disc, Aussenraum and
Aposiopèse, among others imprints. ‘Script geometry’ originally
released on vinyl and 3xCD’s is composition based in field recordings
that took place in March 2013 in the Nourages scientific research
station in French Guiana, This station is responsible for investigating
tropical forests and their biodiversity. Thomas Tilly stayed there 30
days and 30 nights as an artist-in-residency programme, capturing the
sounds of the environment and wildlife of this place. Some of the
sounds are perceptible but others are virtually inaudible and none of
them were electronically treated. Thomas Tilly makes us part of an
unknown world, with little human intervention, a virgin and natural
territory in preservation with unexpected animals captured by
sophisticated microphones.
Guillermo escudero.
Loop
Thomas Tilly est un
artiste sonore. Il séjourne actuellement sur la station des Nouragues
pour la réalisation du projet artistique Script Geometry autour de la
musicalité de l’environnement naturel.
Thomas Tilly est un drôle de gars. Haut de près de 2 mètres, c’est
encore rallongé d’une perche et le nez en l’air que je le rencontre sur
la station des Nouragues. Il est là à capter des sons : une troupe de
singes traverse la canopée. Cela fait seulement cinq jours qu’il est
sur le site mais semble déjà parfaitement à l’aise. Il n’ a pourtant
pas le profil habituel de ceux qui séjournent ici pour le travail. Sur
la station scientifique des Nouragues, fleuron de l’écologie tropicale
située au cœur d’une réserve naturelle, on accueille surtout des
chercheurs, et Thomas Tilly n’en est pas pas un, en tout cas pas au
sens où on l’entend sur ce site. Il est un artiste sonore.
Sa matière d’étude est le son, et pas n’importe lequel : ce qui
intéresse l’artiste, c’est le son que l’on ne peut entendre, soit parce
qu’inaudible de nos oreilles humaines, soit parce que nos filtres
mentaux ont depuis longtemps fait le tri entre les bruits qui méritent
d’être écoutés et les autres, tous les sons de notre environnement que
nous avons appris à traiter comme de vulgaires spams* pour finir par
n’y plus prêter la moindre attention.
Thomas Tilly s’intéresse donc à tous ces sons cachés. Un vol de
chauve-souris qui traverse le sous-bois, des poissons qui fraient dans
un rivière, les bruits produits par la nature ou, dans d’autres
contextes, la ville et l’activité humaine. Toute cette matière sonore,
issue de l’environnement, est captée par diverses techniques
d’enregistrement.
Mélodie du compost.
La performance artistique de Thomas Tilly réside ensuite dans sa
manière de redistribuer ces sons, qui tout en conservant leur caractère
original se retrouvent agencés - «spatialisés» - afin de sculpter ce
que l’artiste décrit comme «un paysage sonore». Les pièces sonores de
Thomas Tilly se visitent dans le noir, assis ou allongé. Il faut se
laisser transporter sans à priori dans cette aventure artistique qui
réserve quelques surprises. Une démonstration sur la station, un soir
aux Nouragues, met en appétit avec d’étranges sonorités de broyage ou
de frottements. C’est difficile à identifier. L’artiste nous apprend
qu’il s’agit de la douce mélodie du compost en décomposition.
Soupçonnerait-on une telle vie entre les épluchures de pommes de terre
et autres reliefs de repas ?
Au delà de ces sons basiques, de cette matière brute, le projet qu’est
venu réaliser Thomas Tilly aux Nouragues reflète toute l’ambition de
l’artiste associé pour l’occasion à trois partenaires culturels de la
région de Poitiers, d’où il est originaire : le Confort Modern, Jazz à
Poitiers et le Lieu Multiple. Ces trois lieux programment une série
d’évènements, entre février et juin, autour de son concept intitulé
Script Geometry, organisé autour de la musicalité de l’environnement
sonore naturel.
L’un des points d’orgue consiste en une composition qui sera réalisée à
partir des matériaux enregistrés aux Nouragues. L’artiste explique
envisager la forêt comme une construction sonore faite de strates et de
verticalités. Les signaux qui se répondent et s’opposent amènent à
percevoir une forme de musique expérimentale, proche d’un bruit
électronique. Selon Thomas Tilly, tout cela caractérise une sorte d’
ère postérieure à la naissance des biotopes qui composent la forêt, et
qui en créent les sons. C’est cette vision des choses qu’il souhaite
partager à travers son œuvre.
Soucieux de connecter son propre travail aux recherches menées par les
scientifiques, Thomas Tilly a invité, lors d’une de ses premières
représentations à Poitiers, la jeune chercheuse Amandine Gasc,
bioacousticienne, qui s’intéresse de près à la possible caractérisation
de la biodiversité par le son, dans des environnements complexes comme
la forêt amazonienne.
Thomas Tilly est en Guyane depuis le 28 février. Il passe l’essentiel
de son séjour sur la station des Nouragues avant de repartir en
métropole le 30 mars pour s’atteler à la production artistique de son
projet. Gaëlle Fornet.
Cnrs Guyanne
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